Nous souhaitions construire un télescope muni  d’une monture de type équatoriale. Ce n’est pas en soit une innovation. Mais la plupart des instruments de ce type et de ce diamètre sont lourds et en principe fixes, logés dans un observatoire. Or, le cahier des charges que nous nous étions fixés, impliquait que cet instrument soit transportable et d’une installation rapide sans rien concéder à ses exigences de qualité. Nous voulions un instrument de pointe, puissant, précis, aussi bon pour l’observation que pour la prise de vue photographique. Nous avons donc opté pour une focale courte, plus difficile à réaliser et un tube de type Newton. Comment allier rigidité et légèreté ? Comment rendre le démontable solide ? Comment faire en sorte que l’itinérant autorise une mise en station rigoureuse mais rapide ? Nous tenions également à ce que cette machine soit esthétique, robuste et que le montage ne nécessite aucun outil. Nous désirions que les motorisations soient discrètes et que n’apparaisse qu’un minimum de fils électriques. Évidement, il était indispensable que nous puissions trouver n’importe quels objets du ciel grâce à leurs coordonnées sans avoir recours à un système informatique ou à devoir procéder à des calculs fastidieux.

    Pour cela, nous avons remis toutes nos connaissances à plat et avons repassé tous les lieux communs de l’astronomie amateur. Chaque détail de la conception devait être “pensé” à l’avance pour éviter qu’au bout de quelque temps notre instrument soit bricolé ou que des modifications de remords ne le défigure.

    Les explications qui vont suivre, devraient satisfaire les “accrocs” de la technique qui ne manquent pas dans les rangs des astronomes amateurs ou plutôt des amateurs d’astronomie.

    Contrairement aux apparences, la majeure partie de la machine n’est pas constituée de métal mais de bois. L’ossature principale est en contreplaqué de 22 mm. Ajustée avec précision, la menuiserie forme des caissons comblés d’un matériau issu de l’industrie aéronautique : le Clégécel. Ce matériau se présente sous forme de blocs de mousse synthétique extrêmement solide et légère, facile à usiner. Une fois taillées et ajustées, les pièces sont fortement collées dans les espaces vides. Des saignées y sont creusées où viendront se loger les fils électriques qui alimenteront les moteurs et l’éclairage. Une fois sec, l’ensemble devient très cohérent. Cet assemblage absorbe merveilleusement les vibrations ce qui offre une stabilité remarquable pour la photographie.

    N’hésitez pas à agrandir les photos, vous y trouverez des notes supplémentaires.

    Des pièces mécaniques sont incrustées dans la structure tel que les roulements à billes (paliers) où viendront se loger les axes de déclinaison. Ces composants sont alignés précisément par un tube au diamètre requis. La géométrie est rigoureusement vérifiée, l’appareil ne souffre aucune approximation.

    Ce n’est qu’après avoir été scrupuleusement contrôlée que la fourche est “carrossée” d’une feuille d’aluminium de 2 mm. Ce parement léger contribue à la solidité de l’ensemble, il isole hermétiquement le bois de l’humidité et lui apporte une esthétique indiscutable. Sous la fourche est ajouté le système de blocage du plateau en queue d’aronde de l’axe horaire où il viendra coulisser.

    Nous avons procédé exactement de la même manière pour la base du télescope en forme de part de tarte. Le plateau supérieur sur lequel la monture sera fixée, est conçu pour s’articuler autour de l’axe de sa pointe. Cela servira à ajuster précisément l’azimut lors de la mise en station.

2 Construction : La Fourche